Sur l’initiative de Bruno, Jean-Paul et Gilberte nous ont concocté un itinéraire varié de difficultés progressives afin que chacun puisse trouver ses marques. En effet, pour une majorité, ce voyage est une initiation à la conduite dans le sable, alors que les autres, la pratiquent depuis de nombreuses années.
L’itinéraire et les grosses lignes du voyage avaient été définies en commun lors d’une réunion de préparation. Une partie de l’itinéraire est tirée du guide « Gandini » sur la Tunisie.
Vendredi 16 février : DEPART.
Le rendez-vous est fixé à 10H au Port de Marseille. Roger et moi nous arrivons avec 40mn de retard (comme d’habitude diront certains…). Toute l’équipe avait déjà fait connaissance et les discussions allaient bon train.
Samedi 15 février : TUNIS – KAIROUAN – GABES : 377 km.
Nous arrivons à Tunis vers 14H, après une traversée très calme. Les formalités de douane nous prennent deux heures. Nous faisons le plein de carburant, puis nous prenons la route en direction de Gabès où un hôtel nous attend.
Cette étape de 400 km par le goudron nous permet de descendre dans le sud le plus rapidement possible.
Dimanche 17 et lundi 18 février : GABES –TATAOUINE par H3 de GANDINI : 240 km.
Nous quittons Gabès en direction du sud, par les pistes de montagnes ; faisons une courte pose afin de visiter Matmata, lieu de tournage de nombreuses scènes de STAR-WARS, puis nous repartons en direction de Tataouine. Durant ces deux jours, nous traversons des paysages montagneux à l’aspect lunaire. Arrivés à Tataouine nous nous empressons de récupérer à l’Office de Tourisme, nos autorisations « de circulation dans le sud ». En effet Jean-Paul et Gilberte avaient pris soins de les demander 2 mois avant notre départ. Bravo et merci pour leur organisation !.
Tataouine, est notre dernier point de ravitaillement avant le grand sud. Nous faisons le plein de carburant, entre 200 et 300 litres par véhicule (le pompiste a gagné sa journée !), de l’eau et quelques produits frais.
La météo est en train de changer, le vent souffle en rafale de plus en plus fort. Nous trouvons refuge pour le bivouac dans l’enceinte du Ksar El Ferch.
Mardi 19 février : KSAR EL FERCH –– bivouac sur la piste : 309 km.
Au départ du KSAR, le vent est encore plus violent, direction CHENINI – EL DOUIRET – REMADA, KAMBOUT, puis la piste plein sud direction El KAHDRA. La piste est roulante, le vent latéral chasse la poussière soulevée par les véhicules. Puis nous la quittons pour une piste secondaire, les langues de sables traversant la piste sont de plus en plus nombreuses. Le sable emporté par le vent nous masque le relief et nous ne voyons plus où nous posons nos roues.
Soudain, Jean-Paul en tête du convoi s’arrête pour un problème de frein: un axe d’amortisseur a cassé sectionnant une durite métallique de frein. Nous décidons de chercher une zone de bivouac, et verrons demain pour la réparation (peut-être sans vent ? !).
Le bivouac se résume à la plus simple expression nous sommes tous enfermés dans nos véhicules pour ne pas trop « manger de sable ».
Mercredi 20 : Bivouac – BIR PISTOR : 136 km
Le vent a soufflé toute la nuit et souffle toujours, le sable s’est accumulé autour des véhicules. Il faut, malgré tout, réparer la durite de freins du « pinz du chef ». Ce dernier décide de la braser. Le vent ne nous facilite pas la tache mais ce sera chose faite en deux heures. L’amortisseur sera supprimé et remplacé par une sangle : nous n’avons pas réussi à sortir l’axe cassé.
Nous prenons la piste vers EL KADRAS puis nous faisons un crochet par le monument de Mores à la frontière Libyenne ensuite direction BIR PISTOR. Le vent est enfin tombé.
A quelques kilomètres de BIR PISTOR, Jean-paul nous propose de faire notre baptême des dunes, petit cours théorique, séance de dégonflage et nous bifurquons de 90° pour nous enfoncer (dans tous les sens du terme) dans les dunes. Nous apprenons vite que le sable c’est mou, et vu la puissance de nos véhicules, mieux vaut bien réfléchir aux trajectoires….
Soudain le diesel manque de puissance, s’étouffe, et cale. Il y a de l’air dans le gasoil???. L’endroit étant parfait on s’installe pour le bivouac. Une purge et ça repart.
Jeudi 21 février : bivouac – BIR PISTOR – les roses des sables : 70 km
Nous descendons par les dunes à BIR PISTOR pour nous faire pointer au poste de contrôle de l’armée. Ce poste est le point le plus au sud de la Tunisie. Devant la barrière, le diesel cale : encore de l’air !!!.
Pendant que nous cherchons la cause, le reste du groupe, trouve une échoppe où nous pouvons manger un couscous et même nous doucher.
Entre temps le problème de gasoil est résolu : l’alimentation du 2° réservoir posait problème, nous l’avons supprimée.
Après une bonne douche et un bon repas, nous repartons cette fois, vers le nord, en direction d’une zone où sont signalées des roses des sables, l’occasion pour certains de charger leur véhicule.
Puis nous prenons plein nord direction EL BORMA par les grandes dunes.
Bivouac dans les dunes. A la fin de cette journée nous commençons à être beaucoup plus à l’aise dans le sable.
Vendredi 22 février : Parcours dans les dunes direction EL BORMA : 100 km
Nous roulerons toute la journée à travers les dunes-plateaux, maintenant plus rien ne nous arrête ni les montées ni les descentes infernales. Entre deux cordons de dunes nous partons tous de front, à fond 70 ou 80 km/h (c’est des pinz.) jusqu'à la suivante. Nous profitons de notre élan pour monter le plus haut possible ensuite c’est la partie de surf de vallon en vallon jusqu’à la grande descente finale .
Nous passerons en fin de journée le carrefour de « la carcasse du camion » et nous bivouaquerons un peu plus loin.
Samedi 23 février : Parcours dans les dunes direction EL BORMA :104 km
Après quelques kilomètres nous arrivons sur un puits artésien (puits où sort de l’eau chaude sous pression). En quelques minutes, nous sommes, tous, en maillot pour une douche de groupe. Et comme toute bonne chose à une fin, après 2 heures de décrassage, nous repartons vers EL BORMA.
Ce lieu est une zone d’exploitation pétrolière c’est un retour violent à la civilisation et ses poubelles….
Nous faisons un complément de carburant (à 8 francs le litre de super ! ! !) et sortons de la zone contrôlée, direction les dunettes .
Les dunettes, ce sera la surprise du jour, nous pensions tout avoir appris dans les grandes dunes, résultats en 500 mètres les sept pinz sont plantés. Imaginez, des tas de sable de deux à trois mètres de haut, posés les uns à coté des autres, et le tout sur plusieurs dizaines de kilomètres carrés. Après quelques heures « de jardinages » nous installons le camp dans une cuvette.
Dimanche 24 février : TIARET puis direction KSAR GHISLANE : 145 km.
Ce matin le réveil sera plus difficile que d’habitude : il a gelé au lever du jour…
La sortie de la cuvette où nous avons dormi sera longue et difficile mais se fera sans avoir recours aux plaques. Puis nous reprenons la piste jusqu’à TIARET, et bifurcation vers KSAR GHISLANE (itinéraire P3 de Gandini) par la piste du pipeline . Bivouac au pied d’une colline.
Lundi 25 février : Piste du pipe - KSAR GHISLANE :120 km.
Nous reprenons la piste du pipe, passons au poste de contrôle « Kamou » par une grande piste roulante, puis bifurcation vers KASAR GHISLANE. (itinéraire G3 de Gandini).
KASAR GHISLANE, est une oasis décrite comme paradisiaque par tous les tours opérators. Nous avons tellement été déçus par ce piège à touriste, que nous faisons un complément de carburant (à 9 francs le litre de super ! ! !) et nous repartons de suite.
Direction le fort romain de TISAVAR par les dunettes, puis direction DOUZ toujours par les dunettes. Bivouac à 50 km de KSAR GHISLANE. Ce sera notre dernier bivouac dans le sable, nous fêtons cela en conséquence…, il restera marqué dans nos mémoires…..
Mardi 26 février : itinéraire dans les dunes : 145 km.
Passage au café, « les portes du désert » et piste jusqu’à Douz. Puis route vers Kebili, puis Gabes direction la piste impossible de Gandini. Bivouac au pied de la montagne.
Mercredi 27 février : la piste impossible - Chott El Jerid : 200 km
Montée de « la piste impossible », qui en fait est plus impressionnante qu’impossible. En effet cette piste à flanc de montagne, est entrecoupée d’une série de marches d’une hauteur variant de 40 à 80 centimètres pour la dernière. Il nous a fallu 1h30 pour passer nos 7 véhicules (ce style de terrain est le jeu favori des pinz).
Puis retour à Kebili par les pistes de montagne et direction Tozeur, par le sud du Chott El Jerid. Bivouac au bord du Chott.
Ce bivouac est un peu spécial car nous fêtons ce soir l’anniversaire de J.Paul. Tout le monde vide ses fonds de placard pour un repas commun.
Au menu :
Petit punch coco + apéritif.
Toast de foie gras.
Pâtes en sauce.
Dessert maison (de Marie-jo).
Champagne….
Et pour clôturer la soirée feux d’artifice.
Jeudi 28 février : Chott El Jerid -Direction la Piste romaine (de doudou). 170 km.
Cap à l’ouest, puis 310 vers Nefta. Puis direction Tamerza (passage dans un chott sous le niveau de la mer –30 mètres) pour prendre l’itinéraire B1 de Gandini (piste romaine). Cet itinéraire, goudronné, nous fait gravir une chaîne de montagne aux formes et aux couleurs surprenantes. Bivouac magnifique sur un replat juste avant le col avec vue a l’infinie sur 180°.
Cette zone montagneuse aurait mérité que l’on passe plusieurs jours ici mais faute de temps, c’est partie remise.
Vendredi 1er mars : Direction Kairouan - Nabeul. 404 km.
Nous traversons un village de mineurs en direction la voie romaine : à notre surprise la voie n’est pas empierrée mais bétonnée ! Retour à Metlaoui et direction Kairouan puis Nabeul Hôtel les Jasmins.
Direction Tunis 100 km.
Dernier plein de carburant puis entrée dans le port....